Lettre à Mathilde

mai 2025

  • ARTICLE

Chère Mathilde,


Moi allongé, habillé sans plus sommeil sur le lit dans ma chambre face à ta maison d’en face. Écris à ma chère Mathilde, pour ne pas te rejoindre dans la maison d’en face.

Chère Mathilde, ne pas te rejoindre. 

Surtout pas.


Moi, sur les plis des draps du lit, perdu sans sommeil, écris pour ne pas te dans la chambre ou le salon de la maison d’en face. Chère Mathilde, ta longue et belle robe blanche, baignée de lumière. Ta chambre ou le salon. Regarde par la fenêtre vers la maison d’en face pour, si ma chère Mathilde.


Ne pas se lever, car te voir fait peur. Par la fenêtre, la Lancia de ton mari. T’écris chère Mathilde, écris tu es si belle dans ta robe blanche, tes cheveux noirs, si noirs comme ta robe si blanche.


Et ton mari m’a présenté sa femme. Et sa femme, c’était toi, dans ta belle robe blanche, ton regard si profond comme tes cheveux sont noirs. Ton mari a dit, voici ma femme. Et sa femme, c’était toi. C’était moi, face à toi, ma chère Mathilde, en compagnie de ton cher mari, dans ton regard si profond. Toi apparue comme avant disparue, comme oublié Femme et Enfant, oublié vivre si jamais su.

 

La lumière s’est assombrie, l’inquiétude a grandi.


Allongé sur le lit pour ne pas traverser la rue qui sépare. Dans ta chambre, chère Mathilde, tu retires ta belle robe blanche. Suffirait de traverser la rue, effacer la distance, approcher la lumière noire. 


Chère Mathilde, il suffirait. Te serrer, brûler à ta chaleur. 


Manque la Lancia de ton cher mari devant la maison d’en face. Ne suis pas ton. N’ai jamais.

La Lancia, ton mari.


Descendre, traverser, pousser la, monter sans bruit dans la chambre de ton, là sans ta robe blanche, dans la lumière éblouissante, brûler encore.

Écris ma chère Mathilde pour ne pas te serrer contre moi. Ai si envie de. La Lancia de ton mari. Surtout ne pas me perdre dans le regard noir si profond de l’inquiétude qui grandit. Tes yeux noirs, c’est folie dans ta chaleur.


Sans sommeil, écris, et si n’écris pas regarde le plafond au dessus, pour ne pas te surprendre dans la chambre ou le salon d’en face avec ou sans ta belle robe blanche.

Seule ta chaleur, sans ton mari, dans la maison d’en face. Le murmure de tes pas du salon à la chambre, ni te voir, ni voir colère mienne qui surgit dans tes yeux noirs si profonds. Ta chaleur. Oublié Femme et Enfant, oublié comme mourir.

 

Te voir fait peur chère Mathilde. Folie fait peur comme mourir. Ne pas traverser, pousser ta porte, te voir, te sentir. Et colère brûle ta distance qui sépare du murmure de tes pas. Écrire pour ne pas traverser la, ne pas te serrer dans ta belle robe blanche, pour ne pas déchirer tes dessous de colère, pour ne pas voir mon ombre sans plus sommeil dans ton regard si noir si profond, tu me fais peur alors écris les mots et le plafond existe pour ne pas, mais t’aimer fait grandir l’inquiétude comme écrire fait peur ta lumière s’assombrit ta chaleur noire écrire peur comme aimer brûler la distance traverse ta si blanche obscurité qui sépare.

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